La réforme des rythmes scolaires a maintenant plus d’un an, et fonctionne tant bien que mal. En effet, les changements fréquents dans les activités proposées, les surcoûts pour les communes malgré l’aide de l’État, mais surtout, l’intérêt pédagogique des nouvelles organisations mises en place soulèvent de nombreuses questions.
Peu de changements dans l’agenda des écoliers
Après plus d’une année scolaire de pratique, les parents des 6,8 millions d’enfants concernés et les observateurs disent ne pas avoir constaté de réel allègement des emplois du temps malgré une demi-journée d’école supplémentaire.
Plusieurs questions se posent : à quand le retour à la semaine de quatre jours et demi alors que des centaines de localités proposent leurs activités périscolaires le vendredi après-midi (ce « regroupement » ayant été autorisé par le « décret Hamon ») ? Le changement a-t-il eu des répercussions sur le rythme biologique des écoliers ? A-t-il permis une amélioration de l’apprentissage ? Qu’en est-il de la revue généralisée du temps scolaire à tous les niveaux ? Finalement, seul le départ anticipé pour les vacances de printemps modifie l’agenda, mais il répond davantage aux attentes de l’industrie touristique qu’aux besoins des enfants.
Deux méthodes d’évaluation
Pour mesurer les impacts de la réforme des rythmes scolaires, le ministère de l’Éducation entend mener des études distinctes aux fins de comparaison, et prépare actuellement l’échéancier ainsi que la liste des établissements et des classes sur lesquelles elles porteront.
La première évaluation sera effectuée en fin de cycle primaire pour 15.000 écoliers entrés au CP en 2011 et qui portera notamment sur le français et les mathématiques. La seconde va s’intéresser à l’effet des différentes pratiques des villes sur 5.000 élèves. Enfin, à l’échelle d’une académie, une troisième enquête vise à évaluer la fatigue des écoliers.
Surcoûts pour les activités
Pour les 80 % des communes et plus qui ont opté pour un projet éducatif territorial (PEDT), le montant de la facture est très variable. En effet, en fonction des territoires, le programme du « temps d’activités périscolaires » (TAP) se divise entre activités artistiques et culturelles, sports, éveil à la citoyenneté et au développement durable, lecture, informatique, aide aux leçons et jeux. Or, seulement la moitié de ces PEDT sont gratuits.
Pour l’heure, il est difficile d’avoir un bilan plus poussé. Seules 4.000 villes qui ont instauré les nouveaux rythmes à la rentrée 2013-2014 disposent d’un peu de recul, les 20.000 autres n’ont qu’une petite année de pratique à leur actif.